DANS CHAQUE SERRURE SE TROUVE DEJA LA CLE (part1)
Rencontre...
Curieuse de nature et son instinct sous le bras, deux minutes seulement lui suffirent pour faire son sac et appeler un taxi, direction la Bretagne et ses chapeaux ronds, l'appel de l'inconnu, une grisante aventure se profilait déjà, peut-être son prochain article, sa première page enfin...
Le long du trajet, elle imagine cet homme, était il grand, petit, beau ,ou bien la gueule taillée en cale de roue de corbillard. Tout d'abord il fallait le trouver ce cher mélancolique, St-Malo n'est pas un hameau, et puis les bretons...
Deux heures et sept cafés plus tard, après avoir posé le pied qu'elle n'avait désespérément pas marin sur le ponton d'accueil, Bélinda se mit en quête de trouver une âme qui veuille bien lui indiquer un hôtel ou autre gîte, cependant sur les 100 mètres déjà parcourus, les bras chargés par ses effets personnels, elle ne fit aucune rencontre, alors elle trouvait refuge dans un des bars bordant le port.
L'odeur y était acre, mêlée de tabac froid et d'effluves anisées, son mal de mer fit soudain surface.
-Et pour la p'tite dame, un p'tit café ben chaud ?
Levant les yeux, la bave au fond de la gorge, elle acquiesçait d'un demi sourire.
-Merci oui, sans sucre s'il vous plaît.
-Z'ettes pas d'ici vous, ça s'voit, z'ettes ben pâle, vacanc'?
Toujours aussi vaseuse, d'un petit doigt fit la négation.
-Pour affaires. Répondit t-elle d'une double croche. En fait je cherche quelqu'un, un homme prénommé Marco, cela vous dit quelque chose?
Puis soudain le silence, celui qui, en général se pose lorsqu'on casse un verre, juste avant la forme grammaticale que tout le monde connaît...De toute évidence, elle venait de prononcer le prénom de Satan puisque la tablée de Tarot derrière elle, s'était alors tue.
-Connaît pas ! tenez vot' café, un euro s'il vous plaît....
Une douche froide aurait été plus agréable encore, elle se mit un instant à douter de sa plastique ou de son haleine, mais non, Marco n'était pas breton, ou bien ça se saurait, pensa t-elle, tout en payant son expresso, ajustant son sac sur l'épaule, elle entamait un pas lorsqu'une petite voix venant du fond du bar, l'interpella...
-Marco du vieux Bourg ?... L'hermitte ?....
Stoppant sa marche, elle fit demi tour. Dans l'ombre de la pièce, elle entr'aperçu une silhouette frêle, une jeune fille d'à peu près 12 ans, une sucette au coin de la bouche, balançant sa chaise contre le mur...
-C'est mon oncle...
-Qu'est ce que vous lui voulez ? Vous êtes notaire ou avocate ?
Bélinda tenta une légère approche plus pédagogique...
-Non, Je suis journaliste et je souhaiterais rencontrer votre oncle, enfin s'il le désire bien sur, il est chez lui, vous pouvez me guider jusque là, s'il vous plaît, ce ne sera pas long.
Tout de même interpellé par son identification, le patron du bar attrapa Bélinda par l'avant bras et d'un ton très grave...
-Soyez prudente p'tite dam'', il est bizarre le gars. Il élève des pigeons et ne parle plus à personne depuis...
-Depuis quoi, lui lança t-elle.
Pressée par la gamine, elle n'eût pas suite des propos du breton.
Visiblement, les bretons aiment marcher, puisque le chemin de crête qu'il fallait emprunter pour arriver jusqu'au domicile de ce fameux Marco, était très escarpé et surtout très long, Belinda n'avait pas prévu de valeureux baskets mais privilégié ses jolies escarpins velours noir achetés un bras la veille chez "Chausscher".
Entre deux rafales d'embruns et une syncope plus tard, au loin par delà la brume, Bélinda cru deviner un homme à la corpulence très développée et dont la hauteur lui fit penser que finalement, les bretons n'étaient pas si petits.
Une charmante demeure se dessinait enfin, bien sur et ce n'est pas un cliché, la cheminée laissait échapper une fine fumée dont l'odeur était très agréable. La jeune fille avait soudainement filée en une foulée rapide et impatiente, oui, mais dans le sens inverse, sans un mot. Merci bien jeune fille, pensa t-elle.
Comme il le disait dans son mot, l'homme, fendait du bois avec franchise, toujours comme dans un cliché, la chemise du bûcheron à carreaux rouges et noirs, entrouverte jusqu'au nombril, les manches négligemment découpées aux biceps, le ceinturon à peine bouclé pour un jean visiblement trop large aux hanches, et bien entendu, deux solides "Rangers"venaient finir deux superbes longues jambes.
L'homme avait lâché sa hache et levé les yeux, alerté par le pas hésitant de Bélinda, juchée sur ses boueux talons hors de prix. Et là encore, elle eut un doute sur sa silhouette et commença à penser qu'elle était persona non grata, lorsque lui aussi fit demi-tour pour se retrancher dans sa magnifique maison, sans un mot, rien, Vlan! la porte...
-Eh! cria t-elle! Attendez, vous êtes Marco ?
-Ne craignez rien, je ne suis ni avocate et encore moins huissier, je viens en amie!
-S'il vous plaît, j'ai fait longue route pour vous, ne me demandez pas pourquoi, mais il fallait que je vienne...
La porte finit par d'entrebâiller, Marco avait avancé d'un seul pas, d'une voix assez cassée...
-Comment connaissez-vous mon surnom, Marco, personne à part une ne m'appelle ainsi...
-D'où venez vous d'abord et que me voulez-vous?
Un peu vacillante et très fatiguée, Bélinda s'était posée sur le tronc coupé d'un vieux chêne, la tête lui tournait et son spasme stomacal chantait une reprise d' Oh mon Bateau !!!
-Écoutez, voilà, je suis journaliste et puis un jour, deux plus exactement, un pigeon est venu se scratcher sur mon balcon...
A suivre...
gg
Jeune journaliste débutante, Bélinda, trentenaire pétillante à la chevelure brouillon, rêve à son prochain article. Il est 10 heures ce matin là, lorsque un bruit fracassant vint brusquer son imagination. Un pigeon à jabot gisait là, sur la terrasse de son petit loft Rue de la Pompe. Inanimé, le volatile avait heurté dans son vol la grande baie vitrée. Encore frétillant, le bel oiseau à moitié sans vie clignait d'un oeil et accroché à sa patte, un petit rouleau de papier délicatement lié de fil rose, attira son attention.
Ce qu'elle lisait ensuite allait métamorphosé sa petite vie bien tranquille :
"
St-Malo, le 12 juillet
- Mon ange,Ce qu'elle lisait ensuite allait métamorphosé sa petite vie bien tranquille :
"
St-Malo, le 12 juillet
Depuis ton départ, j'erre comme un bateau ivre. Le ciel s'est couvert tout à l'heure
et il fait froid, je tente de raviver cette flamme qui rempli mon coeur et l'étouffe. Ce
matin, j'ai retrouvé ta recette de beignet de choux rouge, tu sais, celle que j'adore,
mais je n'arrive toujours pas à t'égaler en matière culinaire, et puis la moindre épice
m'est insipide, puisque tu n'es plus là. J'ai coupé du bois avec Marcel ce matin, j'ai dû
rentrer au moins deux stères, l'hiver s'annonce rude et mordant, les canes ont niché aux
berges de la mare et les têtards ont fait de magnifiques grenouilles vertes, il ne me
manque que le parfum de ta chevelure ainsi que la couleur de tes douces lèvres quand
tu t'éveilles au matin. Reviens moi ma colombe...
Marcoet il fait froid, je tente de raviver cette flamme qui rempli mon coeur et l'étouffe. Ce
matin, j'ai retrouvé ta recette de beignet de choux rouge, tu sais, celle que j'adore,
mais je n'arrive toujours pas à t'égaler en matière culinaire, et puis la moindre épice
m'est insipide, puisque tu n'es plus là. J'ai coupé du bois avec Marcel ce matin, j'ai dû
rentrer au moins deux stères, l'hiver s'annonce rude et mordant, les canes ont niché aux
berges de la mare et les têtards ont fait de magnifiques grenouilles vertes, il ne me
manque que le parfum de ta chevelure ainsi que la couleur de tes douces lèvres quand
tu t'éveilles au matin. Reviens moi ma colombe...
Curieuse de nature et son instinct sous le bras, deux minutes seulement lui suffirent pour faire son sac et appeler un taxi, direction la Bretagne et ses chapeaux ronds, l'appel de l'inconnu, une grisante aventure se profilait déjà, peut-être son prochain article, sa première page enfin...
Le long du trajet, elle imagine cet homme, était il grand, petit, beau ,ou bien la gueule taillée en cale de roue de corbillard. Tout d'abord il fallait le trouver ce cher mélancolique, St-Malo n'est pas un hameau, et puis les bretons...
Deux heures et sept cafés plus tard, après avoir posé le pied qu'elle n'avait désespérément pas marin sur le ponton d'accueil, Bélinda se mit en quête de trouver une âme qui veuille bien lui indiquer un hôtel ou autre gîte, cependant sur les 100 mètres déjà parcourus, les bras chargés par ses effets personnels, elle ne fit aucune rencontre, alors elle trouvait refuge dans un des bars bordant le port.
L'odeur y était acre, mêlée de tabac froid et d'effluves anisées, son mal de mer fit soudain surface.
-Et pour la p'tite dame, un p'tit café ben chaud ?
Levant les yeux, la bave au fond de la gorge, elle acquiesçait d'un demi sourire.
-Merci oui, sans sucre s'il vous plaît.
-Z'ettes pas d'ici vous, ça s'voit, z'ettes ben pâle, vacanc'?
Toujours aussi vaseuse, d'un petit doigt fit la négation.
-Pour affaires. Répondit t-elle d'une double croche. En fait je cherche quelqu'un, un homme prénommé Marco, cela vous dit quelque chose?
Puis soudain le silence, celui qui, en général se pose lorsqu'on casse un verre, juste avant la forme grammaticale que tout le monde connaît...De toute évidence, elle venait de prononcer le prénom de Satan puisque la tablée de Tarot derrière elle, s'était alors tue.
-Connaît pas ! tenez vot' café, un euro s'il vous plaît....
Une douche froide aurait été plus agréable encore, elle se mit un instant à douter de sa plastique ou de son haleine, mais non, Marco n'était pas breton, ou bien ça se saurait, pensa t-elle, tout en payant son expresso, ajustant son sac sur l'épaule, elle entamait un pas lorsqu'une petite voix venant du fond du bar, l'interpella...
-Marco du vieux Bourg ?... L'hermitte ?....
Stoppant sa marche, elle fit demi tour. Dans l'ombre de la pièce, elle entr'aperçu une silhouette frêle, une jeune fille d'à peu près 12 ans, une sucette au coin de la bouche, balançant sa chaise contre le mur...
-C'est mon oncle...
-Qu'est ce que vous lui voulez ? Vous êtes notaire ou avocate ?
Bélinda tenta une légère approche plus pédagogique...
-Non, Je suis journaliste et je souhaiterais rencontrer votre oncle, enfin s'il le désire bien sur, il est chez lui, vous pouvez me guider jusque là, s'il vous plaît, ce ne sera pas long.
Tout de même interpellé par son identification, le patron du bar attrapa Bélinda par l'avant bras et d'un ton très grave...
-Soyez prudente p'tite dam'', il est bizarre le gars. Il élève des pigeons et ne parle plus à personne depuis...
-Depuis quoi, lui lança t-elle.
Pressée par la gamine, elle n'eût pas suite des propos du breton.
Visiblement, les bretons aiment marcher, puisque le chemin de crête qu'il fallait emprunter pour arriver jusqu'au domicile de ce fameux Marco, était très escarpé et surtout très long, Belinda n'avait pas prévu de valeureux baskets mais privilégié ses jolies escarpins velours noir achetés un bras la veille chez "Chausscher".
Entre deux rafales d'embruns et une syncope plus tard, au loin par delà la brume, Bélinda cru deviner un homme à la corpulence très développée et dont la hauteur lui fit penser que finalement, les bretons n'étaient pas si petits.
Une charmante demeure se dessinait enfin, bien sur et ce n'est pas un cliché, la cheminée laissait échapper une fine fumée dont l'odeur était très agréable. La jeune fille avait soudainement filée en une foulée rapide et impatiente, oui, mais dans le sens inverse, sans un mot. Merci bien jeune fille, pensa t-elle.
Comme il le disait dans son mot, l'homme, fendait du bois avec franchise, toujours comme dans un cliché, la chemise du bûcheron à carreaux rouges et noirs, entrouverte jusqu'au nombril, les manches négligemment découpées aux biceps, le ceinturon à peine bouclé pour un jean visiblement trop large aux hanches, et bien entendu, deux solides "Rangers"venaient finir deux superbes longues jambes.
L'homme avait lâché sa hache et levé les yeux, alerté par le pas hésitant de Bélinda, juchée sur ses boueux talons hors de prix. Et là encore, elle eut un doute sur sa silhouette et commença à penser qu'elle était persona non grata, lorsque lui aussi fit demi-tour pour se retrancher dans sa magnifique maison, sans un mot, rien, Vlan! la porte...
-Eh! cria t-elle! Attendez, vous êtes Marco ?
-Ne craignez rien, je ne suis ni avocate et encore moins huissier, je viens en amie!
-S'il vous plaît, j'ai fait longue route pour vous, ne me demandez pas pourquoi, mais il fallait que je vienne...
La porte finit par d'entrebâiller, Marco avait avancé d'un seul pas, d'une voix assez cassée...
-Comment connaissez-vous mon surnom, Marco, personne à part une ne m'appelle ainsi...
-D'où venez vous d'abord et que me voulez-vous?
Un peu vacillante et très fatiguée, Bélinda s'était posée sur le tronc coupé d'un vieux chêne, la tête lui tournait et son spasme stomacal chantait une reprise d' Oh mon Bateau !!!
-Écoutez, voilà, je suis journaliste et puis un jour, deux plus exactement, un pigeon est venu se scratcher sur mon balcon...
A suivre...
gg