Hypnotic
1986
C'était la grande époque de "Genesis"et son tube "Mama", durant une année ou presque, tous les mercredis après-midi, de 16 à 18 heures, on enfilait nos tenues 'justaucorps' fleuries et guêtres en laines, le bandeau en éponge vissé sur le front, et demies-pointes en bout de pieds, deux heures à se trémousser sur le carrelage froid d'une salle des fêtes de la ville.
Le but du jeu pour le professeur étant de monter une super troupe de danseurs rythmiques, cette dernière ne nous a pas ménagés cette année là, à croire que la furie "Véronique et Davina" avait déteint sur elle, à elle les maillots mouillés, les corps tendus, les arabesques et sauts de chat, les abdos fessiers et enchaînements de dingues et le tout servi sur une musique tout droit sortie du "top 50". Alors bien sûr, au premier rang les balaises avec deux ou trois années de dance classique dans les pointes, derrière les deuxièmes années, les chouchous de la prof, lookées chez le même fournisseur de vêtements de sport, la même couleur, la même taille, et surtout, surtout ! la même stupidité à deux balles.
A l'époque, je jonglais aisément entre le cours de plongée le lundi soir et celui-ci en milieu de semaine, laissez-moi vous dire que j'avais le corps d'une athlète (comme quoi, il ne faut jamais arrêter !!!), revenons à nos brebis Emilie. Je disais donc, répétition après répétition et quelques courbatures plus tard, nous connaissions notre enchaînement de choc sur le bout des doigts, quand j'y pense, faire le clown sur une chaise noire avec un chapeau claque façon "Lylie Marlène"perchée sur 10 centimètres de talons en acier, à quinze ans !!! et cette musique qui résonne dans ma tête :
- "I can see, you Mama....(...) can't you see, Yeah Oh Mama, can't you see my heart (...) Ah Ah Ah !!!"
sous l'oeil attentif de la chorégraphe avertie, guettant la moindre faute en se mordant la lèvre inférieure, tout ça pour sa gloire, son oeuvre,montrer aux élus que l'art d'enseigner la danse à des ados était tout à fait réalisable pour une nana autodidacte de sa passion, le reste l'importait peu, les applaudissements étaient donc pour elle, et nous, même pas de remerciements, à peine une petite tape sur l'épaule.
La seconde partie du spectacle était consacrée à une troupe de "breakdance" très en vogue à l'époque, une série de mouvements saccadés sur une musique de fou, une fois celle-ci achevée, ce fut le tour de ma soeur d'entrer en scène avec une introduction solo, qui ce jour là, affichait au thermomètre, un bon 40, mais peu importe la fièvre, la connaissant elle et sa persévérance, elle exécutait quand-même son numéro, géniale et gracieuse comme d'habitude, quand on revoit les photos prises par ma mère, la pauvre, elle a des yeux luisants et au milieu de la figure, je me demande encore comment elle a pu réaliser sa prouesse avec tant d'aise.
Ce fut la dernière fois que je me suis produite sur une scène depuis j'ai une sainte horreur de toutes ces représentations, même les fêtes de fin d'année pour les écoles, je ne peux plus supporter cette hypocrisie ambiante et là non plus, je ne suis pas la seule !
C'était la grande époque de "Genesis"et son tube "Mama", durant une année ou presque, tous les mercredis après-midi, de 16 à 18 heures, on enfilait nos tenues 'justaucorps' fleuries et guêtres en laines, le bandeau en éponge vissé sur le front, et demies-pointes en bout de pieds, deux heures à se trémousser sur le carrelage froid d'une salle des fêtes de la ville.
Le but du jeu pour le professeur étant de monter une super troupe de danseurs rythmiques, cette dernière ne nous a pas ménagés cette année là, à croire que la furie "Véronique et Davina" avait déteint sur elle, à elle les maillots mouillés, les corps tendus, les arabesques et sauts de chat, les abdos fessiers et enchaînements de dingues et le tout servi sur une musique tout droit sortie du "top 50". Alors bien sûr, au premier rang les balaises avec deux ou trois années de dance classique dans les pointes, derrière les deuxièmes années, les chouchous de la prof, lookées chez le même fournisseur de vêtements de sport, la même couleur, la même taille, et surtout, surtout ! la même stupidité à deux balles.
A l'époque, je jonglais aisément entre le cours de plongée le lundi soir et celui-ci en milieu de semaine, laissez-moi vous dire que j'avais le corps d'une athlète (comme quoi, il ne faut jamais arrêter !!!), revenons à nos brebis Emilie. Je disais donc, répétition après répétition et quelques courbatures plus tard, nous connaissions notre enchaînement de choc sur le bout des doigts, quand j'y pense, faire le clown sur une chaise noire avec un chapeau claque façon "Lylie Marlène"perchée sur 10 centimètres de talons en acier, à quinze ans !!! et cette musique qui résonne dans ma tête :
- "I can see, you Mama....(...) can't you see, Yeah Oh Mama, can't you see my heart (...) Ah Ah Ah !!!"
sous l'oeil attentif de la chorégraphe avertie, guettant la moindre faute en se mordant la lèvre inférieure, tout ça pour sa gloire, son oeuvre,montrer aux élus que l'art d'enseigner la danse à des ados était tout à fait réalisable pour une nana autodidacte de sa passion, le reste l'importait peu, les applaudissements étaient donc pour elle, et nous, même pas de remerciements, à peine une petite tape sur l'épaule.
La seconde partie du spectacle était consacrée à une troupe de "breakdance" très en vogue à l'époque, une série de mouvements saccadés sur une musique de fou, une fois celle-ci achevée, ce fut le tour de ma soeur d'entrer en scène avec une introduction solo, qui ce jour là, affichait au thermomètre, un bon 40, mais peu importe la fièvre, la connaissant elle et sa persévérance, elle exécutait quand-même son numéro, géniale et gracieuse comme d'habitude, quand on revoit les photos prises par ma mère, la pauvre, elle a des yeux luisants et au milieu de la figure, je me demande encore comment elle a pu réaliser sa prouesse avec tant d'aise.
Ce fut la dernière fois que je me suis produite sur une scène depuis j'ai une sainte horreur de toutes ces représentations, même les fêtes de fin d'année pour les écoles, je ne peux plus supporter cette hypocrisie ambiante et là non plus, je ne suis pas la seule !